2024 commence par une soutenance de thèse sur le roman-photo !
Très chères amies lectrices et très chers amis lecteurs,
Si vous suivez mon blog, c’est que vous vous intéressez au roman-photo. Vous serez donc sans doute heureux, ou curieux, d’apprendre que le mercredi 31 janvier prochain, Iñaki Ponce Nazabal soutiendra une thèse de doctorat en Sciences de l'information et de la communication, intitulée :
Publier des livres « inclassables » : Le roman-photo dans l'édition contemporaine
Je relais ci-dessous le texte du message que j’ai reçu de sa part et qui fournit plus de précisions :
« La soutenance aura lieu au campus Condorcet le mercredi 31 janvier à 14h. Elle se tiendra dans la salle 0.033, située au rez-de-chaussée du bâtiment Recherche Sud, 5 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers.
Le jury sera composé de :
Jan Baetens, Professeur à la KU Leuven.
Philippe Bouquillion, Professeur à l’Université Sorbonne Paris Nord.
Adeline Florimond-Clerc, Maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine.
Marie-Pier Luneau, Professeure à l’Université de Sherbrooke.
Bertrand Legendre, Professeur émérite à l’Université Sorbonne Paris Nord (Directeur).
Sophie Noël, Professeure à l’Université Paris Panthéon-Assas (Codirectrice).
La soutenance sera suivie d’un pot au Faculty Club de la Maison des chercheurs, située au 3 cours des Humanités, auquel vous êtes chaleureusement convié·e·s.
Iñaki Ponce Nazabal
Doctorant - LabSIC
Université Sorbonne Paris Nord »
Il n’y aura pas (hélas ?!) de captation vidéo de la soutenance. Si vous souhaitez participer, merci de me le signaler. Je transmettrai votre message à Iñaki pour l’en informer (vous pouvez aussi y aller sans prévenir, les soutenances sont publiques, mais c’est moins élégant).
Dès que possible, une fois que je l’aurai lue, j’essaierai de rédiger un petit compte rendu de la thèse. En attendant, en voici le résumé :
« En prenant le contre-pied des productions traditionnelles, les réappropriations auctoriales du roman-photo sont un exemple saillant de mutation et de tentative de légitimation d’une forme éditoriale marquée par des origines industrielles et commerciales. Malgré́ cette redécouverte du roman-photo par la culture légitime, de telles œuvres voient leur accès au marché́ entravé par la segmentation de l’espace éditorial.
Situé au cœur de la contradiction entre logiques d’innovation et exigences de standardisation, le roman-photo « d’auteur » interroge en effet les divisions actuelles du marché́ du livre. Sa spécificité́ réside moins dans son manque de reconnaissance symbolique que dans son absence d’existence institutionnelle.
Plutôt que de poser la question du déclassement d’un genre considéré́ comme mineur, cette thèse se penche donc sur le classement de ces œuvres dans les nomenclatures instituées par les acteurs du livre.
Elle s’appuie sur un corpus de 110 titres, publiés ou réédités sur le marché́ français entre 1998 et 2023, et sur une vingtaine d’entretiens réalisés auprès d’auteurs et d’éditeurs.
Le roman-photo y est analysé en tant que catégorie éditoriale non stabilisée qui rassemble une production hétérogène située au carrefour des secteurs de la photographie, de la bande dessinée et de la littérature. Cette position frontalière du roman-photo éclaire ses dynamiques éditoriales et suscite des stratégies spécifiques chez les producteurs. Dès lors, le renouveau du roman-photo nous permet d’explorer la question de l'institution et de la transgression des conventions éditoriales et de leur rôle dans l’organisation et la transformation de la filière du livre. »