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Benoit Vidal
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Benoit Vidal
31 janvier 2022

Pauline à Paris (2015) de Benoit Vidal

Bien évidemment, Pauline à Paris doit figurer dans mon salon du roman-photo. C’est même lui qui est à l’origine de la création de ce salon. Car c’est un ouvrage difficile à classer.

Pauline à Paris est-il vraiment un roman-photo ?

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Pauline à Paris n'est pas une de ces romances à l'eau de rose produites de manière industrielle pour les magazines féminins, genre littéraire avec lequel on confond bien trop souvent le moyen d’expression qu’est le roman-photo.

Pauline à Paris n'est pas non plus un roman-photo d'humour absurde, ni un détournement (situationniste ou pas), genres parodiques qui ont connu un grand succès à l’époque où le roman-photo à l’eau de rose était diffusé en masse dans les magazines féminins.

D’ailleurs, Pauline à Paris n'est pas composé exclusivement de photographies. Près d'un tiers des images sont des images d'archives de natures très diverses : des peintures, des dessins, des gravures, des cartes postales anciennes, des revues, des timbres etc.

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Bref, Pauline à Paris est un ouvrage hybride, comme beaucoup des ouvrages qui font partie de mon salon du roman-photo.

Les codes de lecture de Pauline à Paris sont ceux de la BD : des cases, des bandes, des bulles. Mais Pauline à Paris n'est pas dessiné... ce qui pousse la plupart des analystes (critiques, libraires, lecteurs, organisateurs de festivals…) à l'exclure de leurs analyses ou de leurs rayons BD et les organisateurs de festivals à l’exclure des sélections. Étrange et parfois difficile à accepter en tant qu’auteur puisque s’il n’y a pas de dessins, il y a des bandes et des bulles. Alors que dans le même temps, beaucoup de narrations dessinées sont considérées comme des BD alors même qu’elles s’affranchissent des codes de lectures traditionnels de la BD que sont les bandes et les bulles. Dans la « Bande-dessinée », on pourrait supprimer la « bande » mais pas le « dessiné » !?

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Alors si ce n’est pas vraiment un roman-photo, ni pour autant une BD, qu'est-ce que c'est ?

C'est avant tout un roman-graphique. Ce terme est suffisamment large pour réunir aussi bien la BD que le roman-photo, le docu-photo, le reportage-photographique, le témoignage-photographique... et tous les autres hybrides dans lesquels une succession d'images (quelle que soit leur nature) conduisent une narration.

La particularité de Pauline à Paris, c'est que le lecteur est placé dans la position de celui qui écoute une vieille dame lui raconter une histoire. Les images d'archives viennent alors illustrer ce qui se passe dans la tête de l'auditeur qui entend cette histoire. Un mode de fonctionnement unique (à ma connaissance) qui pourrait très bien être mis en œuvre pour construire des documentaires ou des reportages.

Finalement, Pauline à Paris ne serait-il pas un roman-photo-graphique ?

 

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